SAMUDAYA

LA SECONDE DES 4 NOBLES VERITES (l’apparition de dukkha)

Les causes de l’origine de dukkha sont multiple et interdépendantes. Dukkha n’a pas de déclencheur unique et ses fondements se trouvent expliqués dans la représentation de la roue du samsãra. Symboliquement, la roue n’a ni début ni fin, elle représente le cycle ininterrompu des existences.

Mais, comme il fallait choisir un début pour aborder cette problématique, le choix c’est porté, arbitrairement, sur l’ignorance. La fausse perception, l’idée erronée de l’existence d’un moi, est le résultat de la méconnaissance de notre nature réelle. Comme nous l’avons vu précédemment dans la première noble vérité, si nous examinons un « être » à la lumière des agrégats qui le composent, on ne peut y trouver le concept d’une âme ou d’une substance inchangée et permanente.

La roue du samsãra est divisée en douze sections énumérées ci-dessous, elles sont également nommés « liens d’interdépendance ». Elles sont liées entre elles par la relativité, la conditionalité et l’interaction. Elles conditionnent l’émergence d’un nouveau cycle.

Il s’agit de :

1° L’ignorance qui conditionne l’acte volitionel, donc karmique.
2° L’acte volitionel qui induit la conscience.
3° La conscience conditionne les phénomènes.
4° Les phénomènes (mentaux, physiques) conditionnent les 6 facultés.
5° Les six facultés (les agrégats) induisent un contact.
6° Le contact est la base de la sensation.
7° La sensation provoque le désir.
8° Le désir induit la saisie.
9° La saisie conditionne le devenir.
10° Le devenir induit la naissance.
11° La naissance a pour résultat la dernière section.
12° La peine, la décrépitude, la mort, etc…

Ainsi sont conditionnées, dans un cycle apparemment sans fin, les existences des êtres sensibles. Mais alors, quel rapport avec l’apparition de dukkha ? Et bien, le fait est qu’à l’apparition d’une vie apparaît forcement dukkha. De plus, l’ignorance de notre nature composée et impermanente, nous incite à satisfaire sans cesse ce moi, qui engendre le désir égoïste. De ce désir, les conflits, la haine, la frustration etc. tirent leur force. Mais, comment une existence peut-elle apparaître sur la base de ce désir ? Ici intervient une notion bouddhiste importante, il s’agit de la théorie du kamma lié à la renaissance.

Le kamma est un terme qui défini l’action, comprenez l’action voulue, l’acte volitionnel. Le bouddha exprime dans sa première noble vérité que l’agrégat de la formation mentale est le kamma. La relativité, la conditionalité et l’interaction sont opérantes pour une action karmique. Sous leurs influence, l’action aura un résultat, un fruit. Un acte peut-être bon, mauvais ou neutre et son effet, son fruit futur sera conditionné par la volonté qui a animé son auteur. Un bon kamma produit de bon effet, un mauvais kamma produit de mauvais effets. Dans les deux cas de figure, le kamma a pour résultat une force qui conditionne la renaissance. Cette énergie est le lien, le ciment entre les agrégats qui composent un être. Nous verrons plus loin, l’attitude correcte à adopter face à ce concept.

Alors, on pourrait se poser la question légitime qui est de savoir si le bouddhisme est une forme de fatalisme. La réponse est non et ceci pour trois raisons principales :

1° La loi du karma n’est pas une loi fixe, rigide et implacable à laquelle nous devons une obéissance aveugle. Nous avons la possibilité de changer, modifier ou dévier des résultats d’actions passées. Toutefois, plus l’action concernée est profondément inscrite dans notre flux psychique, plus la tâche sera difficile. Mais cela reste possible en tout temps.

2° La loi du karma ne se comporte pas comme un livre de compte, avec une colonne de chiffre positifs et une seconde pour les chiffre négatifs, rendant coup pour coup chaque action. En effet, certaines actions positives annulent d’autres négatives et à l’inverse. C’est pour cela qu’il est important de faire de bonnes actions de manière volontaire, celles-ci devenant des contre-actions aux actes mauvais du passé.

3° Il ne faut pas tomber dans l’extrême qui considère que chaque événement est le fruit du karma. D’autre lois régissent l’univers dans lequel nous évoluons. La loi des saisons, les lois biologique, physique et psychique sont aussi des composantes de notre environnement. Ainsi la loi du karma est une composante importante, mais pas unique.


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